mercredi 19 octobre 2016

Dernières vendanges - Laura Dave

Dernières vendanges - Laura Dave
Traduit de l'américain par Ambre Samba
Editeur : Belfond 2016 - 378 pages
(Mais paru chez France loisirs en 2015)
Premier roman traduit en français de cet auteur.
Résumé Babelio

Un roman que j'ai beaucoup apprécié, mais que je vais avoir un peu de mal à chroniquer. Parce que, au-delà du résumé, tout est dans l'ambiance, la chaleur du récit, des personnages qu'on n'a pas envie de quitter.


Au départ, j'ai demandé à recevoir ce livre quand j'ai vu qu'il se déroulait autour de Sonoma, et la Napa Valley, que je venais de découvrir.
Qu'il soit classé "roman feelgood", même si je ne suis pas familière du terme, m'a attirée aussi, ayant envie de lecture réconfortante.

Dès le début, une impression de chaleur. Parce que la narratrice Georgia, même si on devine très rapidement que quelque chose ne va pas dans sa vie, on la sent heureuse de revenir vers sa famille, ses parents mais encore plus ses deux frères.
Une famille qui a l'habitude de se retrouver chaque vendredi soir, dans le bar des frères.
Et ça fait chaud au coeur.
J'ai aimé cette ambiance dès la première page.
Ensuite, bien entendu, tout n'est pas si simple. Ses parents sont en pleine crise, ses frères aussi. Et plus sa vie se complique, plus Georgia se rend compte que se retrouver dans ses racines, dans les lieux où on a vécu et où sont ceux qu'on aime, c'est important.
Comme la plupart des jeunes gens, elle a eu envie de quitter les contraintes de la vie de famille, et de partir loin de ces lieux, vers la grande ville.
Et peu à peu, elle se découvre bien plus attachée à ce vignoble et ce lieu qu'elle ne le pensait.

Une enfant déboule soudain dans sa vie, et va la bouleverser voire détruire ce en quoi elle croyait, mais elle s'y attache et s'en occupe avec gentillesse malgré ça, consciente que, si les adultes ont des torts, l'enfant n'y est pour rien.

Curieusement, alors que ce récit pourrait être assez démoralisant, puisque les personnages, attachants, se trouvent dans des situations sans vraiment d'issue satisfaisante, on se sent toujours bien avec eux, cette famille et leurs amis sont chaleureux et réconfortants en toutes circonstances.

J'ai aimé aussi découvrir ce qui m'avait de prime abord attirée, Napa et Sonoma, la Russian Valley, mais surtout la vie du vignoble, ce qui fait la valeur d'un vin conçu avec amour, le travail que ça implique, la rivalité et la distinction entre les petits producteurs impliqués dans leurs produits, et les grosses exploitations, telles que j'avais pu en visiter.
Je ne connais pratiquement rien au vin et à la vigne, (je précise que ma découverte de la Napa Valley n'était pas une volonté de ma part) mais ce n'est jamais lassant dans les détails, au contraire, on a plaisir à découvrir et apprendre.

Des retours en arrière, datés, permettent de découvrir peu à peu "l'historique" de la rencontre et de la vie des parents de la narratrice, et de comprendre à mesure la vie, les caractères, et ce qui les a amenés là.

Et s'il y a beaucoup de chaleur, il y a de l'humour aussi.
Pas un humour forcé et lourd, mais de petites touches qui allègent les situations.

Bref, une lecture bien agréable, des personnages que j'ai regretté de quitter.


Je remercie les éditions Belfond, et Masse Critique de Babelio, pour ce roman réconfortant et plus profond qu'il n'y parait. 

Extrait :

La dernière année que Finn et Bobby ont passée chez nos parents, nous nous sommes tous les trois installés dans la maison du régisseur pour les vendanges. Mon père est resté dans la maison avec ma mère. Il nous y avait autorisés à condition que nous travaillions toute la durée des vendanges, du début à la fin. C'était sa dernière chance de nous montrer vraiment à quoi notre vie ressemblerait si nous reprenions le vignoble. Il tenait à ce que chacun de nous en ait pleinement conscience. Évidemment, nous avons saisi cette opportunité pour nous coucher tard, fumer et ne pas faire nos devoirs. Nous passions du temps tous les trois et nous parlions, vraiment. Chose que l'on ne fait pas vraiment avec ses frères et sœurs à l'adolescence, quand chacun est trop pris par ses petites affaires.
Ce n'est que récemment que j'ai compris pourquoi mon père nous avait fait cette proposition. Cela n'avait rien à voir avec le vignoble. Il souhaitait que chacun de nous trois apprenne à connaître les deux autres.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire