mardi 31 janvier 2017

Tout va très bien, Madame la Comtesse ! - Francesco Muzzopappa

Traduit de l'italien par Marianne Faurobert
Titre original : Affari di famiglia 2014
Editeur : A vue d'oeil 2016
Collection 18-19 - 384 pages
Résumé Babelio


Pourquoi ai-je emprunté ce roman à la bibliothèque, malgré ma très longue Liste À Lire, que je n'arrive pas à épuiser ?
Mystère ! Ou bien deux pistes :
- après deux heures et demie à assurer à la bibliothèque la permanence au public, (permanence pourtant particulièrement calme) j'étais assez épuisée pour rêver d'une lecture de détente, tranquille dans un fauteuil ;-)
- Tout roman en grands caractères me tente irrésistiblement, surtout quand comme ci, il promet d’être distrayant, justement ce dont j'avais besoin ce soir-là !



Bon, ce n'est pas le livre du siècle, mais je reconnais que je me suis bien amusée à le lire. D’ailleurs, je l'ai lu en deux jours.

J'étais un peu méfiante au départ, malgré mon envie de distraction, car ces derniers temps, les livres de littérature adultes censés être drôles ne m'ont guère fait rire. Je trouvais toujours l'humour trop lourd, ou trop tristounet au contraire, bref, pas pour moi.
Mais cette fois, j'ai souri et ri bien volontiers.
Bien sûr, c'est un peu exagéré, notamment dans les appréciations de Madame la Comtesse sur son fils, c'est aussi ça qui amuse.
Mais la relation entre aristocrate, braqueur, et dealer est savoureuse ; le passage d'un langage à l'autre fort imagé.
Attendrissant aussi, de la voir isolée et fort critique à l'égard de son monde, et du coup s'attachant à son majordome, et aux petits voyous rencontrés.

Une belle lecture détente.

J'ajouterais quelques plaisirs très personnels :
J'ai beaucoup aimé retrouver ici les Baci Perugina.
Ces bouchées au chocolat qui me paraissaient énormes quand j'étais jeune (je serais curieuse d'en revoir !) avec leur petite phrase que je m'amusais à déchiffrer en italien. Belle séquence nostalgie, je n'en avais plus entendu parler depuis au moins 40 ans (humpf, plutôt 50 ;-/ ) !! et en plus, ils sont attachés à un souvenir personnel.
Voir évoquées les faïences de Faenza m'a aussi émue, même si c'est un souvenir plus récent.

Je suis restée perplexe deux ou trois fois devant des  phrases dont je me suis demandée s'il s'agissait d’une erreur de traduction, ou d’imprécisions de l'auteur.
Par exemple la définition de l'ébénisterie me parait plutôt correspondre à ce qu'on appelle en français la marqueterie (mais je ne suis pas pro dans ce domaine !)
Une panacée m'a surprise aussi.

J'ajouterais que j'aime les livres en grands caractères, mais j'ai un peu de mal avec la typographie de cette collection. Probablement choisie pour être justement lisible pour les malvoyants, mais un peu agressive pour moi !
Mais c'est toujours plus agréable plus gros que plus petit !!

Extraits :

- Emanuele, lui demandai-je, pourquoi vétérinaire ?
- J'ai un don  avec les chevaux, je le sens.
- Je te rappelle que tu n'es monté à cheval qu'une seule fois dans ta vie.
- C'est vrai.
- Tu avais cinq ans.
- Oui, maman.
- Et c'était un cheval de bois.

***

Je précise que j'ai beaucoup d'estime pour les architectes, travailleurs infatigables qui s'efforcent sans relâche de défier les lois de la physique ou, pour certains, du bon goût.

***

C'est en outre grâce à moi seule qu'on a pu sauver de l'émiettement le pubis du David de Donatello, auparavant réduit à deux graines et une brindille.
Pingre, moi ? Allons donc.

***

-Orlando ?
-Oui, Madame ?
-Avons-nous des vases en fonte à jeter à la tête des gens ?
-Je vais voir cela, Madame.

***

Je n'ai vraiment rien d'une naïade et mon mari, en toute honnêteté, n'offrait du prince des contes que les caractéristiques de sa phase batracienne.

***
Je crois comprendre que se comporter comme s'il avait été élevé dans une poubelle est sa manière à lui de s'ouvrir aux autres pour lier amitié. "Vous me prenez pour un con ?" doit signifier plus ou moins "Salut, comment ça va ?". "J'ai des hémorroïdes" est l'équivalent d'une chaleureuse accolade.

***

La médisance : le sport favori de ceux qui n'ont d'autre vie que celle des autres.









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