mardi 4 juillet 2017

Les garçons ne tricotent pas (en public) - T.S. Easton

Excellent. A la fois drôle et une belle réflexion.
Le côté vraiment ado n'est évidemment pas pour moi, mais j'ai beaucoup apprécié les mésaventures de Ben, qui, se trouve sans réellement le vouloir embarquer dans le tricot, et va s'apercevoir que non seulement il se fait plaisir là-dedans, mais aussi qu'il est très doué.
Ben et un garçon sympathique, toujours au mauvais endroit au mauvais moment, et c'est toujours lui qui écope des bêtises des autres.
On se demande quand même parfois pourquoi personne n'est capable de voir ceux qui font réellement les grosses bêtises, et les vrais créateurs de bagarre.
Mais je me suis régalée à suivre le parcours de Ben. A me donner envoie de me (re) mettre au tricot !

L'évolution de sa relation avec la terrifiante dame "qui fait traverser les petits" est aussi bien vu et intéressant.

L'ensemble est drôle, émouvant, et assez "feel good" finalement.
A conseiller à tous je pense, chacun y trouvera quelque chose intéressant. (Pour les plus jeunes, sans doute la façon de s'assumer dans ses différences et au-delà des difficultés)



Oups, c'est rare, mais je n'avais pas réalisé qu'il s'agit de l'auteur de "Chez moi Personne n'est parfait" reçu lors de la Masse Critique Babelio du printemps, et fort apprécié.
Un auteur à suivre donc :-)

Extraits :

- Je ne les aime pas trop, ces gens du voyage qui traînent sur le terrain communal, a-t-il déclaré il y a quelques semaines. Voyage, tu parles. Ça fait un mois qu'ils sont là. 
- Notre caravane à nous n'a pas bougé depuis juillet 2009, lui a signalé ma mère.
- Je disais ça comme ça, a grommelé mon père.

*** 
Je commençais à comprendre qu'en gros, le tricot, c'est des maths. De la géométrie. Une fois qu'on sait manier les aiguilles, on n'a plus qu'à garder en tête la géométrie de la pièce pendant qu'on tricote.

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j'ai compris que cette Mme Frensham, si forte et si guerrière (et un chouïa violente) à l'extérieur, était toute effrayée et seule et triste à l'intérieur. Peut-être que tous les adultes s'effilochent à l'intérieur ? Comme s'ils avaient sauté des mailles quelque part. Et pas que les adultes. Moi aussi, quelquefois, je me sens un peu effiloché .

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Comme disent les animatrices de "Tricotrucs" : "tricoter, c'est plus sympa ensemble, et être ensemble, c'est plus sympa en tricotant".

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- Assieds-toi Ben, s'il te plait. Il faut qu'on parle. 
Qu'est ce qui fait que cette phrase peut réduire en flaque la personne la plus courageuse ? Si le père de Dark Vador entrait dans sa chambre pour lui dire : "Il faut qu'on parle", même le coeur racorni du pauvre Dark manquerait un battement et sa respiration deviendrait encore plus hachée. " Qu'est ce que j'ai fait? se demanderait-il . Est-ce à cause de la planète que je viens de faire exploser ? Ou parce que j'ai coupé la main de mon fils ? Est-ce que j'ai mal essuyé la lunette des toilettes de l'Etoile Noire ?"

***
Je n'ai pas pu m'empêcher de me sentir légèrement floué. Mme Frenshman était âgée, elle connaissait la vie. Elle était censé me guider dans les marais fétides de l'adolescence. Je n'aurai pas cru qu'elle serait aussi nulle. Mais de retour chez moi, je me suis rendu compte que je me sentais déjà mieux. Peut-être qu’au fond, il suffit d'avoir quelqu’un qui nous écoute. Ça plus deux ou trois biscuits.

Auteur : T.S. Easton (Anglais)
Traductrice : Anne Delcourt
Nathan 2016 - 355 pages
Résumé Babelio


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