mercredi 29 novembre 2017

Les disparus du phare - Peter May

Un roman que j'ai du mal à noter !
 J'ai d'abord été très déçue, on est loin de la magie de la trilogie de Lewis, qui m'avait enthousiasmée et qui trois ans après reste parmi mes romans préférés.
J'avais moins apprécié les livres de l'auteur mettant en scène Enzo McLeod, et j'étais contente de retrouver une histoire se passant dans les îles écossaises.

Mais beaucoup de longueurs, surtout dans la première moitié, on a parfois l'impression que l'auteur tire à la ligne ; des descriptions  plus que nécessaire, bien au-delà du plaisir de découvrir les îles ; des détails sur la moindre action des personnages.
Bref, une certaine déception.
La 2e partie par contre, ça devient un vrai polar, assez prenant, avec les éléments déchaînés, et les personnes aussi ! Donc au total, un roman policier moyen.

Mais à côté de ça, une intéressante réflexion sur le rôle des abeilles et leur importance pour notre vie.
Bien entendu, le polar écolo est à la mode, et ça n'a pas ici la force des romans de Catherine Fradier (Cristal Défense) mais c'est  un côté intéressant de ce livre qui hésite entre plusieurs sujets.

Parce que oui, il y a tout de même une énigme qui demeure sur les gardiens du phare des îles Flannan, réellement disparus.
Et dès le début, j'ai surtout été attirée par le thème de l'amnésie, qu'on voit évoluer ici de façon intéressante.
Il y a aussi une belle relation père-fille, avec une adolescente Révoltée et surtout malheureuse.

Bref, beaucoup de pistes, et un roman qui gagne en intensité au fil des pages. Mais difficile d'arriver après la trilogie !

Extraits :

Utiliser de la pellicule voulait aussi dire que l'on prenait moins de photographies, ce qui les rendait d'autant plus précieuses, et c'était agréable de posséder un album avec lequel on pouvait s'asseoir et que l'on posait sur ses genoux pour le feuilleter. Des images que l'on pouvait toucher, presque comme si on touchait les gens eux-mêmes, une connexion directe avec un passé plus heureux.
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Le bruit court qu'Einstein aurait dit que si les abeilles disparaissaient, la race humaine s'éteindrait en quatre ans. C'est une citation apocryphe, bien sûr, mais pas très éloignée de la réalité.
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S'il y a une espèce de dessein intelligent qui régit le monde, Karen, alors les abeilles sont la clé de la survie de l'humanité. Et quand bien même ce ne serait qu'un processus aléatoire lié à l'évolution, nous ne pouvons nous passer d'elles.
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Avec une moyenne d'un crime par siècle sur les îles, on considérait que les enquêteurs de Stornoway n'avaient pas l'expérience requise.
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Sans l’abeille, il n’existe aucun moyen d’alimenter la population humaine et animale de la planète. Les gens souffriraient de malnutrition, d’une augmentation des maladies. Il y aurait une famine massive. Ceux qui survivraient devraient se contenter d’un régime extrêmement réduit et coûteux. Il faudrait employer des ouvriers à grande échelle pour polliniser les plantes à la main. Tu imagines ? Ils ont déjà commencé en Chine. Au bout du compte, seuls les plus riches pourraient se nourrir convenablement.
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Parfois, quand on le revisite, le passé n'est pas à la hauteur de nos souvenirs.
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Je ne serais trouver les mots pour décrire le sentiment de déconnexion que peut provoquer le fait de se voir sans se reconnaître.
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On dit que chacun de nous n'est que la somme de ses souvenirs. Ce sont eux qui font de nous ce que nous sommes. Efface-les, et il ne te reste que du vide. Comme un ordinateur sans logiciel.

Traduit de l'anglais par Jean-René Dastugue
Titre original : Coffin Road 2016
Editions A vue d'oeil 16/17 (Grands caractères) 2016
Résumé Babelio


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