samedi 17 mars 2018

Une caravane en hiver - Benoît Séverac

Encore un texte très intéressant de Benoît Séverac.
Juste après avoir terminé Little sister, j'ai eu la chance de recevoir Une caravane en hiver, à peine paru.
Pour la 600e chronique de mon blog, je suis heureuse de parler d'un livre "important" et en même temps très agréable à lire.

Une famille "normale" dont le quotidien va se trouver bouleversé parce que Arthur, le jeune fils a rencontré Adnan, réfugié syrien de son âge, et commencé à l'aider en cachette.
Pas facile de mettre des actes sur ses convictions.
On peut penser qu'il faut aider les réfugiés, et ne pas être prêt à donner de sa personne, (c'est même probablement le plus fréquent). On peut être contre l'accueil de "tous ces gens qui viennent nous encombrer" mais ne pas être insensible à la personne qu'on rencontre, qui n'est plus juste une info à la télé, plus juste un nombre ou des statistiques.

Ce roman nous fait pénétrer de l'intérieur dans la vie d'Adnan et de sa mère, et c'est sa force.
Il y a aussi un vrai suspens : qui est vraiment la mère d'Adnan, pourquoi refuse-t-elle absolument toute possibilité de se faire connaître et aider ? Adnan, qui vit seul avec elle dans quelques mètres carrés, qui a parcouru  des pays et des camps sous sa protection, la connait-il finalement autant qu'il le pense ?
Et aider à tout prix, n'est-ce pas aussi risquer de faire plus de bien que de mal ?



Bref, un sujet très bien traité, un livre qu'on dévore, à conseiller à tous, à tout âge.  Livre pour ado, mais les adultes devraient tous le lire aussi, et il est abordable par les enfants assez jeunes me semble-t-il.
Hélas, ceux qui auraient vraiment besoin de le lire, parce qu'ils sont figés sur leurs positions, ne l'ouvriront probablement pas. C'est mon seul regret.

Merci M. Séverac de nous proposer des romans sur des sujets brûlants d'actualité, mais toujours à la fois passionnants et faciles à lire, pour qu'on puisse les partager un maximum.

Extraits :

Il repensa aux deux années écoulées. Deux années que sa mère et lui avaient passées ensemble. Constamment. 
Personne ne la connaissait mieux que lui. Les adultes ont toujours des secrets pour leurs enfants, et vice versa, mais peu d'enfants ont été aussi proches de leur mère.
Elle tenait le rôle de mère et de père, ainsi que celui de tous ceux qu'il avait perdus dans leur exil : grands-parents, cousins, oncles et tantes. Elle était aussi bien sa camarade de jeux que sa soeur, son amie et sa confidente.

Ici, une belle chronique de Ramettes, qui va bien plus loin que moi dans son analyse.

Postface de Maram al Masri, poétesse franco-syrienne
Syros 8/03/2018 NOUVEAUTÉ
251 pages
Résumé Babelio

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