vendredi 1 décembre 2017

L'effet Matilda - Ellie Irving

Totalement loufoque ce roman jeunesse, je me suis régalée à le lire.

Au départ, j'ai été attirée par le double sujet  : le côté scientifique, et le côté féministe. Et aussi la couverture qui laisse présager un roman drôle.
La couverture tient toutes ses promesses, (ce que j'apprécie ! Ceux qui me suivent savent que je suis très agacée quand on s'attend à un type de livre, et qu'il s'agit de tout autre chose)
Matilda et sa grand-mère, en train de courir, dans leur périple ahurissant pour parvenir à Stockholm. Entourées en monochrome de plein de symboles relatant les expériences de Matilda, ou les scientifiques dont elle aime parler.
Que l'on retrouve en illustration des début de chapitres.

Le côté "Les femmes ne sont jamais reconnues à leur juste valeur" est fort bien traité. Matilda s'indigne d'abord pour elle-même, sur une injustice flagrante. Puis à cette occasion, découvre que sa grand-mère a été injustement méconnue.
Je regrette juste que l'effet Matilda, qui a donné le titre, ne soit explicité à aucun endroit, même dans le dossier final.
J’ignorais ces termes utilisés pour parler de ce phénomène (attribution des découvertes féminines plutôt aux hommes qui les entourent) et j'ai dû chercher sur Internet pour savoir que c'était une formule utilisée.

Il aurait été intéressant de l'expliquer pour les enfants qui lisent ce roman.

Je pensais que ce roman serait un peu plus "scientifique", mais il y a quand même beaucoup d'allusions et d'explications concernant des découvertes. Et le dossier final en précise bon nombre.

On a donc un roman intéressant sur le fond, mais dans lequel on s’amuse beaucoup et constamment.
Matilda, désireuse de faire éclater au grand jour l'injustice dont a été victime sa grand-mère fort longtemps auparavant l'entraîne, précipitamment vue l'urgence, sans trop se demander comment arriver au but.
D'où un incroyable périple, où il va leur advenir à peu près tout ce qui était possible, ou plutôt impossible. On va trembler pour elles, mais surtout beaucoup rire.

En ces temps de discussions sur le sexe des mots, et particulièrement sur l'usage d'auteure / autrice, j'ai souri volontiers quand Matilda parle d'inventeuse ou inventrice, au choix !

J'ai trouvé intéressant qu'à la fin on trouve quelques expériences à réaliser par les enfants. Je crains cependant, bien qu’elles soient annoncées dans le roman, que beaucoup n’aillent pas jusque là, puisqu'il y a d’abord dix pages d'"inventaire des inventeurs". Et ce serait dommage.

Ah, et il ne faut pas oublier les "infos fascinantes de Matilda Moore" dont elle parsème le roman ,en début de certains chapitres. Et qui nous apprennent toujours quelques chose d’original, et tout à fait en lien avec ce qui se passe dans l'histoire à ce moment-là.

C'est je pense le premier roman de l'auteur traduit en français, et c'est très prometteur.
J'avais rêvé de découvrir ce roman, et j'en remercie Masse Critique Babelio, ainsi que les Éditions Castelmore que j'ai eu grand plaisir à découvrir. Je vais de ce pas me pencher sur leur catalogue !

Extraits :

Mais j'aime surprendre les gens. J'adore voir la tête qu'ils font quand je leur dit que je suis inventeuse. Comme si inventer était le domaine exclusif des garçons. Mais c'est faux, et il n'y a d'ailleurs pas de raison pour que le mot n’existe qu'au masculin. Donc : je suis inventeuse, ou inventrice, comme vous préférez.

***

Un type célèbre nommé Thomas Edison a dit un jour : " Pour inventer quelque chose, il faut une bonne imagination et un tas de bazar." C'est lui qui a inventé l'ampoule, donc c'était une lumière. (J'espère que vous ne riez pas juste pour me faire plaisir.)

***

Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours voulu être inventeuse. A quatre ans, j'ai décidé de bricoler notre grille-pain pour que mon hamster puisse y jour plus à son aise. Suite à ça, on n'a plus jamais eu de grille-pain à la maison. Ni de hamster.

Traduit de l'anglais (Grande-Bretagne) par Virginie Paitrault
Titre original : The Matilda Effect 2017)
Illustrations : Romain Ronzeau
Editions Castelmore 16/08/2017 - 316 pages
Résumé Babelio


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