dimanche 3 décembre 2017

Les héros de notre enfance - François Rivière

Très gros coup de coeur pour ce livre déjà ancien.
Emprunté avec l'intention de le parcourir, de regarder les illustrations et les bandes dessinées, et me remémorer quelques lectures de jeunesse, j'ai lu finalement tout le texte.
J'y ai appris pas mal de choses, ça m'en a rappelé d'autres oubliées.
J'ai trouvé le texte très intéressant, pas juste une vague présentation de chaque titre, mais un historique, des explications claires. Les dates de début, où et pourquoi, les références et inspirations de l'auteur.
D'une page à l'autre, on retrouve des correspondances, d'autant que certains auteurs se retrouvent plusieurs fois (par exemple Enid Blyton pour Oui-Oui puis Le Club des Cinq).

C'est uniformément positif, l'auteur aime son sujet et ne parle des titres qu'en bien. Mais je n'ai pas trouvé ça désagréable, bien au contraire. il sait faire ressortir le positif de chaque titre choisi, et ça remet en question certaines idées reçues.
Je pense par exemple aux Oui-Oui, dont un de mes petits-fils est fan en ce moment, et que je regardais avec un peu de mépris. Et finalement ....

J'ai eu le plaisir de retrouver la photo la couverture de l’édition d'Alice au Canada qui a été mon premier Alice (je suis toujours sidérée de voir que mes petites-filles, qui ont tant d’excellents livres jeunesse à portée de main, se délectent actuellement des Alice qui me paraissent tellement dépassés !)

J'ai été ravie de découvrir, explicité en six pages, pourquoi j’aime tant les Caroline de Pierre Probst, que je collectionne sans me poser trop de questions (et ce qui m'énerve prodigieusement, c'est quand on la met dans le même sac que Martine, dont elle est l’opposée). Et en quelques dates, j'ai compris pourquoi, sur les Probst que j'ai de mon enfance, il n'y a que ses charmants compagnons, mais pas Caroline.



J'ai un peu regretté pour certains titres de ne voir que la couverture et pas une page de bande dessinée. (Notamment Tintin, où on nous parle du graphisme "de la ligne claire" ; on a bien quelques images, mais séparées, pas une page d'une B.D.)

Le plan ne m'a pas paru évident : pas d’ordre chronologique, un mélange de romans, d'albums et de B.D..
A part la séparation par âge : Héros des petits / des enfants / des grands, je n'ai pas trop compris l'ordre.
Mais ça n'a absolument aucune importance, puisqu’on peut grappiller comme on veut dans ce grand recueil.

Mon seul vrai regret pour ce livre : sa taille et son poids ! Car j'avais vraiment très envie de m'offrir cet album, pour le conserver, le relire et en faire mon livre de chevet !!
Je comprends l'idée de présenter des illustrations en grand format.
Mais outre que je serais obligée de l'exiler sur l'étagère du haut, celle que je n'atteins pas, la seule où il pourrait se faire une place, son poids m'a réellement gênée pour ma lecture. Et d'ailleurs, j'ai mis longtemps à le terminer pour cela. Il est rarissime que je lise assise devant une table. Et dans toute autre position, j'a eu beaucoup de mal à le tenir.
Dommage, il n'existe que dans cette édition, j'aurais vraiment aimé l'avoir chez moi, autant pour retrouver des titres de mon enfance, que pour relire de temps en temps certaines explications, ou en parler avec d'autres lecteurs.
Je vais le rendre à regret à la bibliothèque !

Extraits :

En 1946 commence une collaboration durable avec les éditions Hachette, Pierre Probst associant d'abord son nom à la Bibliothèque Verte avant de participer au lancement des albums Roses destinés aux tout-petits. Pour cette collection, il met en scène une bande de turbulents animaux parlant, les chiots Pipo, Bobi et Youpi, et les chatons Pouf et Noiraud. Quelque temps plus tard - en 1953 pour être précis - surgit sous le pinceau de Probst la silhouette gracieuse d'une fillette aux couettes blondes qu'il a décidé de baptiser Caroline. Cette apparition crée l'événement dans un domaine où, jusque-là, les auteurs français de fiction enfantine, au contraire de leurs confrères anglo-saxons, ne mettaient en scène que des garçons. "Ce qui a tout de suite fait la force de Caroline, c'est qu'elle prenait en main la destinée de sa petite équipe d'animaux, un peu à la manière d'une cheftaine scoute ! Les petites lectrices ont apprécié..." L'ourson Boom, La panthère Pitou et le lionceau Kid complètent ce gang très vertueux qui va dès lors vivre d'incessantes aventures écrites et dessinées par un Pierre Probst très imaginatif.

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Les auteurs de romans d'aventures, notamment ceux publiés dans la collection "Signe de Piste", destinée en priorité aux émules de lord Baden-Powell, littéralement sous le charme des illustrations de Pierre Joubert pour la saga du prince Eric, durent se sentir menacés par un phénomène venu pour l'essentiel d'outre Quiévrain : la bande-dessinée.
Tout au long des années 30, Hergé avait oeuvré en solitaire, imposant la figure de son petit reporter à la houppe et du chien Milou.
Mais, dès l'après-guerre, les hebdomadaires Tintin et Spirou avaient commencé l'invasion du marché français, relayés par la diffusion d'albums cartonnés ou brochés dont les héros allaient devenir les compagnons indispensables à toute une génération : Blake et Mortimer, Alix, Buck Danny, Gil Jourdan, Michel Vaillant, etc...
La liste est longue de ces personnages écartant sans vergogne de leur chemin les plus modestes, ou plus discrets, amis des enfants de France, Sylvain et Sylvette, Fripounet et Marisette, ou reléguant la pauvre Bécassine au rang de figure de cire pour le musée Grévin...

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Curieusement, c'est à Chessy, petite commune de Seine-et-Marne, aujourd'hui annexée par le Disneyland européen, que naquit Babar au cours de l'année 1930. Jean et Cécile de Brunhoff y passent leurs vacances en compagnie de leurs deux très jeunes fils, Laurent et Mathieu. En mère attentive à l'éveil de ses fils, Mme de Brunhoff évoque un beau soir, dans un élan d'improvisation, la silhouette pataude et malicieuse de l'éléphanteau Babar. Les enfants en redemandent. Bientôt, leur père, lui aussi captivé, décide de mettre son propre don d'illustrateur au service des aventures de Babar, qu'il habille de vert et coiffe d'un chapeau melon. C'est lui qui créera le personnage de la vieille dame et toute la ribambelle d'amis du héros pachyderme.

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"Comme de vrai, il faut noter que les jeux des enfants ne sont pas jeux et les faut juger en eux comme leurs plus sérieuses actions", écrivait Montaigne à une époque où l'on était bien loin encore de se pencher de manière clinique sur les mystères du premier âge de l'homme afin d'en démêler la part d'instinct et celle offrant déjà prise aux sortilèges de l'imaginaire.

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Hélas je n'ajoute pas d'image, pas de scanner assez grand pour reproduire les pages.

Editions du Chêne 2007
25x32cm ; 176 pages ; Cote Dewey 809.9
Résumé Babelio


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